
Avec «La fin de la tristesse», Quentin Mouron questionne l’amour et sa réciprocité. | M. Papotto
«On ne revient jamais impunément sur les lieux d’un amour assassiné.» Dans «La fin de la tristesse», Quentin Mouron s’intéresse à la fin de l’amour, et sur la vie après une rupture. Un roman solaire, où le risque de brûlure affleure.
Intégrant des événements réels dans son récit – les émeutes en France en 2023, à la suite de la mort du jeune Nahel – de l’autofiction et une galerie de personnages fictifs, l’écrivain veveysan a composé sa narration à l’image d’une partition musicale.
Cette irruption du réel dans la fiction est significative, car elle dénote sa posture d’auteur. «Nous sommes toujours envahis par l’actualité, explique Quentin Mouron. La psyché humaine est toujours rattachée au monde, et l’écrivain n’y échappe pas. La gestation de ce texte remonte au mois d’avril 2023, et la France s’est embrasée quelques mois plus tard. J’ai voulu montrer que le politique et l’intime sont intrinsèquement liés.»
Liberté d’écriture
Scansion chaloupée, entrelacs de trames narratives et aphorismes: Quentin Mouron aime dire qu’il a tissé son récit à la façon d’un filet de pêcheur. «Je ramasse tout ce que je trouve. Puis certaines phrases se résorbent en une formule. J’aime percevoir le roman comme un chalutier de la modernité.» Une narration construite autour de motifs, éprise de liberté: un hommage indirect à son maître à penser, le romancier Milan Kundera.
Plus personnel, cet ouvrage livre une certaine intimité de son auteur. Une manière de rappeler que celui qui écrit sur l’amour aime aussi. Ce qui est tout aussi vrai avec la rupture: «A. avait disparu comme elle était arrivée, avec la brutalité d’une explosion, et cette explosion avait failli tout emporter, mon bonheur, ma santé, des années plus tard je relirais Kundera, je rirais de moi, je rirais de toi, nous disparaîtrions alors dans un immense éclat de rire, puissant, inextinguible – et nous nous reverrions avec joie, (…), et tout finirait bien, même le roman que j’étais en train d’écrire.»
www.editionsfavre.com/livres/la-fin-de-la-tristesse/
Le vernissage de «La fin de la tristesse» aura lieu le jeudi 21 août (18h30) à la librairie La Fontaine (rue du Lac 47, Vevey).

Si cette période littéraire est foisonnante, il n’est pas toujours évident de se repérer dans cette jungle de nouveaux titres! Les librairies veveysannes Payot Librairie et La Fontaine, ainsi que la Bibliothèque vous proposent une soirée en toute détente, dédiée au repérage de pépites. Rendez-vous le 18 septembre, dès 18h30. Entrée libre.

Sept ans après le succès de «Petite», l’écrivaine veveysanne signe son deuxième livre, «Emmenez-moi». Un roman intime et pétulant, sans fard et sans pathos, dans lequel l’héroïne raconte sa douleur et ses doutes. Sa sortie officielle aura lieu le 27 août à la Cour de l’Avenir à Vevey, un lieu emblématique de son nouveau récit.

Plusieurs centaines de romans vont paraître ces prochains mois. Parmi ces nouveautés, «des plumes confirmées et des nouvelles voix suisses se démarquent», nous glisse la libraire Clémence Praz. À l’image de la poétesse et écrivaine romanche Leta Semadeni – Grand Prix suisse de littérature il y a deux ans – et de son roman «Le grand fleuve Amour» à paraître le 21 août, en version traduite aux éditions Zulma. Notons aussi le récit «Les Trois cœurs du poulpe» de l’autrice genevoise d’origine roumaine Raluca Antonescu à paraître le 22 août. Auteur d’une quinzaine de romans, l’écrivain genevois Joseph Incardona publie «Le monde est fatigué», en librairie aussi le 22 août. «Le monde du livre est dynamique en Suisse, et c’est notre rôle d’en être le moteur, déclare la libraire veveysanne. En tant que dernier maillon de la chaîne du livre, nous souhaitons mettre en lumière ces voix romandes qui marquent la scène francophone. Car la littérature suisse a le vent en poupe!» À la libraire La Fontaine, une dizaine d’événements (courte sélection ci-dessous) sont organisés pour marquer cette rentrée littéraire, du vernissage à la conférence, en passant par les traditionnelles signatures. «Notre volonté est de créer un lieu autour duquel gravite un cercle, une communauté de lecteurs et une maison pour les auteurs», ajoute encore le gérant Pablo Thüler.
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